Organiser Une Assemblée Générale
Note imortante : cette page en construction permanente n'est pas une recette de cuisine et n'a pas de valeur prescriptive. Les personnes présentes à une AG s'organisent comme elles le décident.
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1. Qu'est-ce qu'une assemblée générale ?
- Une assemblée générale (AG) est un temps démocratique de construction collective.
- Il s'agit d'un espace de mise en commun des expériences dans les différentes composantes de l'université (promos, UFR, services administratifs) : qu'est ce qu'il se passe chez vous ?
- Il s'agit d'un espace de discussion qui doit être le plus démocratique possible : chacun·e doit pouvoir s'exprimer
- Il s'agit d'un espace de proposition et de validation des propositions pour penser leur mise en oeuvre
- L'assemblée générale est souveraine, c'est à dire que ce sont les personnes présentes (et pas une instance supérieure ou extérieure) qui décident de leur propre ordre du jour, de leurs revendications, de leurs actions. C'est le principe d'auto-organisation.
- Elle est souvent suivie d'un comité de mobilisation où l'on met en pratique les décision validées collectivement (exemple : rédaction des tracts et des affiches ; préparation des actions ; organisation des ateliers de formation ; etc.)
2. Ce qu'on aimerait favoriser
- une prise de parole de tou·tes
- que toutes les personnes sentent que leur parole est écoutée et prise en compte : il est de ce point de vue mieux de limiter les applaudissements (et, à plus forte raison, le fait d'huer ou de siffler les interventions qui nous déplaisent). On peut opter pour l'applaudissement silencieux (en secouant les mains).
3. Ce qu'on aimerait éviter
3.1 le vote de soutien
- Il peut arriver qu'une proposition d'action soit votée massivement, mais qu'une poignée seulement se retrouve présente au rendez-vous. Si la jauge n'est pas atteinte, l'action est annulée et les personnes qui se sont motivées sont venues pour rien. Ça peut être démobilisant (surtout si l'action a lieu le matin tôt).
- Voter pour une action, c'est s'engager à y participer. Bien sur, personne n'est jamais à l'abri d'un empêchement de dernière minute, mais si on sait qu'on ne sera pas disponible, même si on trouve l'idée de l'action géniale et qu'on aimerait qu'elle se réalise, il vaut mieux s'abstenir.
3.2 le ping-pong, l'effet tribune
- Les amphis sont des lieux conçus pour des cours magistraux, avec un·e enseignant·e et des étiudiant·es.
- L'AG n'est pas un meeting avec des personnes qui s'expriment et des personnes qui écoutent.
- On aimerait que l'AG soit organisée comme un cercle où tout le monde à un accès égal à la parole.
- Souvent, les personnes mandatées pour les diverses tâches sont positionnées à la table de l'enseignant·e.
- Il faut éviter que ces personnes répondent systématiquement aux prises de parole (ping-pong), ou prennent l'ascendant sur le déroulement de l'AG (effet tribune).
3.3 Les décisions de dernière minute
- en particulier, veiller à ce que l'AG ne se prolonge pas au dela de son heure de fin, une fois que la plupart des participant·es sont parti·es.
4. Les rôles dans une AG
Afin de faciliter le déroulement de l'AG, il est possible de désigner des personnes pour effectuer certaines tâches.
On peut distinguer plusieurs rôles :
- le compte-rendu : il s'agit de prendre des notes pour en faire un compte-rendu écrit.
- prise de note de l'ODJ et des propositions au tableau, de sorte à ce que tout le monde puisse suivre l'évolution de l'AG
- un expérience numérique en cours : prendre en note l'ordre du jour sur un pad et sur un autre le compte rendu : c'est une tâche prenante mais décisive, puisqu'il s'agit de transcrire ce qu'il se dit dans l'AG et de suivre les décisions et les votes. Il est pertinent de distinguer le pad de l'ordre du jour et le pad du compte rendu, de façon à ce que chaque participant·e puisse savoir où on en est de l'ordre du jour à tout instant tandis que le compte rendu continue d'être écrit. Si on ne prend pas en note sur un pad (ce qui permet d'ailleurs une prise de note collective dès lors qu'on peut partager le lien du pad sur les listes mails de mobilisation et sur le groupe WhatsApp), on peut simplement prendre en note au tableau en divisant le tableau en deux parties.
- le tour de parole : il s'agit de prendre les inscriptions et distribuer la parole aux personnes qui se sont inscrites. C'est un rôle essentiel pour le bon déroulement de l'AG, afin que tout le monde ait droit à la parole, que tout le monde écoute lorsqu'une personne parle.
- Compte tenu du fait qu'il n'est pas aussi facile pour tous·tes de prendre la parole en AG, il est souvent une bonne idée de faire une double liste : une liste pour les hommes cis, une liste pour tous·tes les autres participant·es. On peut alors faire varier les interventions, faire suivre une intervention d'un homme par une intervention d'une femme inscrite sur l'autre liste, de façon à réduire la sur-représentation des prises de paroles des hommes. Dans la même idée, on peut fixer des temps de parole maximum, éventuellement différents en fonction des statuts (étudiant·es ou personnels enseignant ou personnel administratif et technique).
- Alternativement, on peut aussi dé-prioriser les personnes qui ont déjà parler et faire remonter dans la liste les personnes qui n'ont pas encore parlé.
- l'animation de l'AG : il s'agit de proposer de temps à autre des points d'ordre pour rappeler où on en est dans l'ordre du jour, de réaliser des synthèses de ce qui a été dit,, de proposer des formations pour les votes, etc. Il s'agit avant tout d'un travail d'écoute.
Il est intéressant de réaliser ces tâches en binôme pour s'auto-former. Il est également décisif que ces rôles tournent : ce sont des rôles simplement techniques qui ne doivent pas devenir des rôles de pouvoir de façon à maintenir le caractère démocratique des AG. Ces rôles ne doivent pas être considérées comme une affaire de spécialistes : toute personne présente à l'AG est légitime pour prendre en charge l'une de ces tâches.
5. Les temps d'une AG
- L'AG définit son ordre du jour, c'est à dire les sujets qu'elle veut aborder.
- dans un premier temps, on peut recenser les différents points qui surgissent du tour de parole
- dans un second temps, on peut proposer un ordonnancement des différents points (éventuellement en rassemblant les points proches) en soumettant l'ordre du jour ainsi proposé à l'approbation de l'assemblée
- lors de l'établissement de l'ordre du jour, on peut aussi donner une durée pour les points qu'on veut discuter
- ensuite on aborde les points décidés de l'ordre du jour. Quelques exemples de points abordés :
- un point d'actualité : ce qu'il s'est passé récemment dans le pays et sur les campus ; ce qu'il va se passer, soit les prochaines dates déjà prévues, nationales et locales
- un point technique sur les moyens de communication, afin de permettre aux nouvelles personnes de s'inscrire sur les listes mail par exemple.
- un point revendications : on vide notre sac, on met les problèmes sur la table, et on formule des demandes
- bilan des actions passées et ce qu'on pourrait faire pour les améliorer
- proposer des actions
- un point particulier. Par exemple, le fait que la banalisation n'est pas respectée et comment la faire respecter. Par exemple la mise en place d'une caisse de solidarité pour soutenir des grévistes. Par exemple l'organisation d'une action commune avec d'autres collectifs.
- On peut penser à faire un point sur l'avancement de l'ordre du jour un quart d'heure avant la fin prévue de l'AG (qui correspond généralement à l'heure où les participant·es doivent rejoindre leur prochain cours), pour choisir dans l'ordre du jour ce qu'on va traiter maintenant et ce qu'on va laisser pour une prochaine assemblée générale. Il ne sert à rien de tout presser pour se retrouver à voter sur des points importants avec un quart des présent·es de l'AG d'origine.
- l'expérience actuelle est que les étudiant·es commencent à quitter l'AG à 13h30 (début des cours à 13h45)
6. Les choses qu'on a tendance d'oublier lors d'une AG
- pour les personnes qui viennent pour la permière fois, introduire l'AG (espace démocratique de discussion et de décision, tout le monde à le droit à la parole)
- décider de la prochaine date d'AG
- faire tourner la liste de contacts
7. La prise de décision
L'AG décide de comment elle prend ses décisions.
7.1 Prise de décision par vote
Pour qu'un vote soit efficace, il faut énoncer clairement la proposition soumise au vote. C'est le rôle des animat·rices de s'assurer que la formulation est adéquate et prend en compte les modifications et suggestions que pourrait faire l'assemblée.
Il y a quatre options, qu'on appelle habituellement dans l'ordre suivant :
- NPPAV (voir le lexique) : "ne prend pas part au vote*. On considère qu'on est pas concerné·e par la question. Par exemple, si le vote porte sur une proposition d'action qui concerne telle filière ou tel type de personnel et qu'on en fait pas partie.
- Abstention : la question est pertinente pour nous, mais on ne se décide ni à soutenir ni à rejeter. À utiliser si on est favorable à une action mais qu'on ne pourra pas y participer.
- Contre
- Pour
Il est important de prendre le temps de compter les votes à chaque option pour les retranscrire dans le compte rendu.
Si le temps le permet et si c'est opportun, on peut faire des appels au pour, au contre, à l'abstention, etc. : ce sont de courtes interventions pour donner des éléments en faveur de l'une ou de l'autre des options ci-dessus (remarque : si l'AG s'est correctement déroulée, les propositions de vote sont la conséquence d'une discussion et d'un tour de parole pour peser le pour et le contre).
Sur les choses qui font évidemment consensus, il n'est pas nécessairement pertinent de prendre du temps pour organiser un vote formel.
- plutôt que considérer que des choses font "évidemment" consensus (ce qui peut avoir un effet de dissuasion), on peut s'en assurer en demandant explicitement "est-ce que tout le monde est d'accord ?" (et éventuellement redisctuer si une ou plusieurs personnes expriment un désacord).
7.2 Autres méthodes de prise de décision
Il est aussi envisageable de prendre les décisions par la méthode du consensus, plus respectueuse des minorités.
TODO : ajouter des liens sur cette méthode de prise de décisions.
8. Les résidus d'assemblée générale
Il se peut que certaines propositions faites pendant l'AG ne reviennent pas sous forme d'une prise de décision, par manque de temps ou parce que l'animation n'est pas revenu sur ce point. Il peut être intéressant de les noter scrupuleusement et de les rapporter sur le wiki, pour qu'il soit possible de les remettre sur en discussion lors d'AG ultérieures.