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Google vient faire sa promo aux frais de l'université !
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- 1. Matériel
- 2. Compte-rendu de l'opération
- 2.1 Contexte
- 2.2 Un accueil somptueux
- 2.3 Mais pas pour nous
- 2.4 Le président négocie
- 2.5 On envoie
- 2.6 Désertions
- 2.7 Images confisquées
- 2.8 Pas de traces
- 2.9 Vers une université googelisée ?
- 2.10 Sabotage
1. Matériel
Tout ce matériel est librement réutilisable, n'hésitez à nous envoyer vos corrections et vos versions améliorées ou adaptées.
Slides à propos de la "formation" google:
- Les slides projetées au format libreoffice (modifiables, avec vidéo)
- Les slides projetées au format pdf (non modifiables, sans vidéo)
Solutions au quizz permettant de valider le certificat en quelques minutes
2. Compte-rendu de l'opération
2.1 Contexte
Pendant 4 jours, du 26 au 29 mars 2018, google vient faire de la publicité pour son système de publicité en ligne et l'installation de mouchards. C'est cadeau, google ne paiera rien (pas plus que ses impôts évadés), l'université Paris 13 offrira un amphi, avec chauffage, électricité, vigiles, et surtout, 4 journées de cerveaux humains disponibles. En particulier, les 4 jours de "formation" sont inscrits dans les emplois du temps des deux masters 2 d'informatique : "Exploration informatique" et "Programation et logiciel".
Depuis qu'on a appris que google venait, nous avons été un certain nombre à considérer que cela était inacceptable. Du coup, après la manif du jeudi précédent, on décide d'y aller, même à l'arrache. Il faut dire que les arguments ne manquent pas : de l'utilisation gratuite de ressources publiques d'une fac exsangue pour le démarchage d'une boîte privée ultra-riche qui ne paie pas ses impôts, la précarité du "formateur" (voir la fiche de poste), la "certification", l'utilisation d'outils google dans la gestion de documents confidentiels à P13, le fait que les universtités en déficit soient les premières touchées (voir les slides), etc.
2.2 Un accueil somptueux
On s'attendait à débarquer dans un amphi organisé par deux étudiant·e·s précaires payé·e·s en tant qu'auto-entrepreneur·e·s pour faire la formation, et au final on est arrivé devant un amphi gardé par 7 vigiles (payés par l'université), avec tout le gratin de la fac (au moins : le président, le vice-président du numérique, le vice-président système d'information, le vice-président de la CFVU, le vice-président du CAC), une table décorée avec des fleurs, des ballons, la venue du PDG de google France.
2.3 Mais pas pour nous
Nous n'avons pas le droit d'entrer dans l'amphi. Le responsable de la sécurité est là avec ses vigiles (en sous-traitance), une discussion s'installe. On hallucine de tout le pognon dépensé pour dérouler le tapis rouge à une boite pétée de thunes, qui ne paie pas ses impôts, qui vient faire de la pub pour ses produits, en termes d'amphi (non facturé), de chauffage, de lumière, de vigiles. Il paraît que le coût des vigiles est à mettre à notre charge puisqu'on est venu·e·s perturber la venue de google. On aurait pu ne pas venir...
2.4 Le président négocie
À force de faire du bruit à l'entrée de l'amphi, le président est venu nous voir pour dire qu'il allait demander la permission pour une courte prise de parole (demander la permission à qui ? au PDG de google France ? la fac a déja été vendue ? on ne sait pas vraiment).
Il remonte, il nous présente un "Monsieur google" (sic) bien habillé pour discuter, nous c'est avec les étudiant·e·s qu'on veut parler. Il nous donne 5 minutes au maximum, on lui répond qu'on a des slides à passer qu'on ira aussi vite que possible mais qu'on compte les passer jusqu'au bout. Initialement, on comptait les utiliser comme support pour lancer une discussion avec les étudiant·e·s présent·e·s (y compris les "formateur·trice·s") pendant la première heure de bienvenue.
2.5 On envoie
Bref, on descend, on se branche sur le vidéoprojecteur et on balance les slides.
Pendant la présentation, le V(R)P numérique tente de débrancher le portable du vidéoprojecteur, empêché par les personnes du comité de mobilisation.
Le président râle "on ne peut pas vous faire confiance, vous avez promis 5 minutes" (en fait non, on a jamais rien promis, c'est lui qui nous a imposé cette durée).
2.6 Désertions
Une fois sorti·e·s de l'amphi, il fait beau, on attend devant la bibliothèque pour une conférence de Kristin Ross sur la commune de Paris qui devait commencer vers 10h (sans décorum). Un·e étudiant·e nous rejoint, puis un·e autre, puis un groupe de 6, ils et elles ont déserté la "formation" (certain·e·s voulant néanmoins récupérer le certificat, pour le cas où), ça fait quand même 32 journées de temps de cerveau humain disponible sauvées !
2.7 Images confisquées
Ces déserteur·e·s ont été contraint·e·s d'effacer de leurs smartphones les vidéos de la présentation pour pouvoir quitter l'amphi !
2.8 Pas de traces
Google a envahi l'espace visuel à l'aide d'affiches, de deux kakemono publicitaires et surtout d'autocollants sur le sol en forme de traces de pas, indiquant la direction vers sa formation, imitant en cela les autocollants en forme de pas déjà en place indiquant la direction de l'Accueil, de la Caféteria, etc. comme pour se fondre dans le paysage de l'université et normaliser sa présence illégitime. Nous prenons le temps, avec des feutres appartenant à l'Université, de rappeler la vérité sur Google : qu'il doit 1 milliard d'euros (sans compter l'évasion fiscale de 16 milliards supplémentaires aux Bermudes en 2016) à l'Etat français, que cet argent permettrait de faire fonctionner correctement notre université pendant 50 ans (si on suppose qu'il nous manque 20 millions par an), que Google établit une forme de capitalisme de la surveillance, que nous sommes les produits de ses services "gratuits", etc. Les étudiant·e·s de Google retirent alors leurs propres affiches une fois qu'elles disent ainsi la vérité.
2.9 Vers une université googelisée ?
Une fois la cérémonie terminée, le gratin est sorti faire le tour de l'université en présence du PDG de google France, la bibliothèque a été renomée "maison des sciences du numérique" avec un autocollant crado (on devine encore le "Bibliothèque universitaire en transparence").
Le V(R)P numérique s'affiche désormais comme membre des "google ateliers numériques".
Intérrogé par certain·e·s membres de la CFVU et du CA sur l'organisation d'une formation sans passer par la CFVU, aux frais de l'université de surcroît, V(R)P numérique aurait répondu que les bénéfices sont d'un autre ordre. Quels sont-donc les bénéfices ? Pour qui ?
2.10 Sabotage
Le soir, une personne passe devant l'amphi et distribue une soixantaine de micro-tracts avec les solutions de la "formation" en ligne, permettant de récupérer le "certificat" en quelques minutes, ils partent comme des petits pains.
Fichiers attachés à cette page
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